A l’heure d’un Bilan

Au terme des activités de la Can TotalEnergies 2021, c’est le moment de dresser un bilan nécessaire à la consolidation des perspectives et pour le perfectionnement des évènements futurs similaires.

La CAN Total Energies 2021 a effectivement démarré le 09 Janvier dernier par une cérémonie d’ouverture aux allures d’une foire folklorique et multiculturelle. Puis, a suivi un match d’ouverture entre le pays hôte, le Cameroun et le Burkina Faso. Cette articulation, il faudrait le rappeler, a marqué le lancement des activités dans les différentes villes du pays organisateur. Cette belle fête s’est achevée le 06 février 2020. Un mois après, il est légitime pour tout observateur de procéder à une évaluation qui pourrait servir d’instruments de décision aux donneurs d’ordre afin qu’ils réajustent leurs curseurs dans le cadre de l’organisation des futurs évènements de même portée, de même envergure. Rendu au terme de cette compétition, plusieurs indicateurs d’évaluation ont permis de dresser un bilan qui, globalement parait satisfaisant

Le Cameroun, honore et célèbre la fête Africaine

Elle était belle… La CAN!»
Voilà une déclaration plusieurs fois entendue de la bouche de certains membres des délégations étrangères. Les cérémonies d’ouverture et de clôture ont donné lieu à des activités festives, culturelles et folkloriques ; elles ont exprimé et magnifié la joie de vivre ensemble ainsi que la culture africaine. La musique, la danse, l’habillement des artistes dans l’allégresse et l’euphorie illustraient l’immensité de la richesse culturelle africaine. Il n’y a aucun doute que sur ce plan, ce fut une belle fête …une réussite.
Aucun espace de loisirs n’était vide et chaque jour ne désemplissait pas, malgré le spectre d’une conjecture sanitaire obscure. A Douala, Yaoundé, Garoua, Limbe, Buea, Bafoussam les « fans zones » et autres « villages de la CAN » reflétaient, à l’appréciation du décor aux couleurs de la CAN, la fête. L’art culinaire, dans toute sa diversité, proposait à l’Afrique et au monde entier, un talent extraordinaire, doublé d’un incroyable savoir-faire dont les menus avaient séduit tous les fins gourmets.
En dehors des aires de jeu, les populations ont vécu les rencontres comme si elle y étaient. Des écrans géants, installés soit dans les « fans zones…ou villages de la CAN », soit dans de grands carrefours, servaient de relais et permettaient au public de ne point nourrir des regrets du fait de n’avoir pas pu accéder au stade. L’ambiance, aussi chaude que festive, faisait vibrer cette population. Ce qui, du reste, a rendu encore davantage la fête belle. Et sur ce plan, ce fut une réussite.
La CAN Total Energies qui s’est jouée au Cameroun, dans un format inédit, a dévoilé l’image appréciable d’une compétition bien relevée sur le double plan sportif et disciplinaire. En effet, les observateurs ont certainement relevé un véritablement nivellement dans la structuration des sélections dominantes en Afrique. Personne ne se serait attendu à la sortie au premier tour de l’Algérie… Une Guinée Equatoriale ainsi qu’une sélection gambienne, toutes deux rendues en ¼ de finale, constituent encore l’expression des exploits, si ce ne sont pas des prouesses qui attestent que le niveau technique des sélections a admirablement évolué. Une analyse globale démontre également que l’écrasante majorité des sélections africaines ont amélioré leurs capacités techniques au regard des performances de chacune d’elles, si le critère de buts marqués et/ou encaissés est mis en exergue et retenu pour construire le socle de cette analyse.

Sur le plan physique, la quasi-totalité des sélections a présenté jusqu’ici une face admirable. A cette phase de la compétition, les observateurs reconnaissent que les sélections ont enregistré moins de blessures qui sont généralement la conséquence de la fatigue et de la faiblesse physique ou musculaire, mais aussi du mauvais état des pelouses.

Niveau technique appréciable


Sur le plan disciplinaire, les mesures barrières et restrictives liées à la lutte contre la propagation de la pandémie du Covid-19 ont réussi à consolider au sein des différents états-majors une discipline sans failles. Les spectateurs et autres supporters dans les stades ont également manifesté un comportement exemplaire et responsable. La sélection camerounaise, les « Lions indomptables », confinée au sud de la capitale, au MUNDI Hôtel, n’ont enregistré aucun cas de Covid-19 durant la compétition. Preuve d’une discipline exemplaire.
Sur le plan social, l’organisation de cette CAN a permis d’apprécier le niveau d’accueil et d’hospitalité d’un pays en paix, le Cameroun. Dans chaque ville où résidaient les délégations et où étaient logées les différentes poules, ce fut la même ferveur, la même hospitalité, le même chaleureux accueil des populations. Il n’a été noté aucun acte de violence ni de xénophobie sur aucune délégation ou à l’égard des joueurs. C’est la confirmation que cette CAN qui s’est jouée au Cameroun a été une véritable fête Africaine. La fête de l’harmonie sociale… La fête de l’Unité Africaine. Et pour mêler toutes les couches sociales à ce rendez-vous festif, les pouvoirs publics ont donc, par communiqué du Gouvernement, décidé de l’arrêt du des cours d’enseignement et du travail socio-professionnel respectivement à 13 heures et à 14 heures afin de permettre à tous, travailleurs et élèves, de vivre eux-aussi les moments forts de cette CAN.


Des infrastructures modernes, indicateurs et gages d’une réussite indiscutable 


Dans un format inédit accompagné d’un cahier des charges au contenu contraignant, le Cameroun a relevé avec brio ce que certains ont appelé « défi ». L’usage et la mise à disposition des infrastructures sportives (stades de football), sanitaires (hôpitaux) et de communication (routes, aéroports, télécommunications…) étaient les indicateurs de pleine réussite dans un contexte difficile où personne ne vendait chers la crédibilité et l’honneur du pays organisateur. Finalement, tous les stades, qui accueillaient les compétitions ont permis un déroulement aussi admirable qu’appréciable de toutes rencontres de football. Le léger cas de la pelouse de Japoma à Douala à l’issue des deux premiers matches de poule avait d’ailleurs été très rapidement réglé. Les infrastructures sportives dont le Cameroun s’est doté n’ont finalement rien à envier à ceux construits sous d’autres cieux. Les aéroports ont fonctionné convenablement et ont assuré avec professionnalisme la fluidité des déplacements programmés de toutes les délégations. Aucun incident, majeur ou mineur n’est venu entacher la politique sécuritaire élaborée et mise en place avec efficacité. Les autres infrastructures routières et ferroviaires, de plus en plus sollicitées, avaient aussi été améliorées ; aucun cas d’accident de la route n’a été enregistré. Et sur ce plan aussi, ce fut une réussite
Le fonctionnement du volet télécommunications n’a pas enregistré de véritables soucis. Il y a une percée dominante sur le plan médiatique de la CAN à l’international. Les médias internationaux en ont fait leurs choux gras et passé en boucle les moindres informations relatives à la compétition continentale, reléguant au second plan de priorité les matches des championnats anglais, français, espagnol ou italien pour ne citer que ceux-là. Tout le monde était plus porté à suivre et à regarder la CAN.
    Sur le plan sécuritaire, en dehors de l’incident d’Olembé (qui demeure la tâche noire de ce bilan), la sécurité était assurée tant à l’intérieur des stades qu’à l’extérieur et ce, avant, pendant et après chaque rencontre. Toutes « les fans zones », « villages de la CAN » et autres espaces de rassemblement pour la cause, étaient hautement sécurisés. Toutes les délégations bénéficiaient d’une sécurité optimale et tous leurs déplacements étaient escortés. C’est dire qu’à ce niveau, aucune plainte ni désagrément n’avaient été enregistrés.
    Sur le plan économique, à bien examiner le climat et la température des affaires pendant cette période, chacun a pu se faire une idée, toutes proportions gardées. La CAN était vraiment sucrée sur ce plan. Les opérateurs économiques, tous secteurs d’activités confondus, affirment qu’ils ont réalisé de bonnes affaires avec des rentrées financières supérieures à leur investissement de départ.

CAN ‘‘salée’’ par endroits 

Cette compétition continentale n’a pas délivré que de bons points. Des échecs…manquements graves ou minimes, ont été relevés et devraient d’être pris en compte.
Ainsi, pourrait-on dire que sur le plan sécuritaire, l’incident grave survenu au stade d’Olembé, consécutif à une bousculade, lors du match qui opposait la sélection du Cameroun à celle des Comores, n’a pas amélioré l’image de la compétition. Avec huit morts et une trentaine de blessés, la compétition sur ce plan a profondément reçu un coup. Contrairement aux premières déclarations du Président de la CAF suite à cet incident mortel, les premiers responsables et coupables de cet incident étaient bel et bien ceux de la CAF et du COCAN local.

En effet, la CAN, qui est la propriété exclusive de la CAF, contraint celle-ci au devoir et à la responsabilité d’assurer et de garantir la sécurité de Tous partout où la nécessité s’impose et l’interpelle. La commission de sécurité de la CAF à qui la charge de définir la politique sécuritaire de la compétition incombait, devrait travailler en étroite collaboration, en parfaite harmonie-symbiose avec la commission sécurité du COCAN local pour qu’en synergie et ensemble, ils puissent élaborer les stratégies sécuritaires et définir les mesures et moyens à déployer pour minimiser les risques, accidents et dangers dans et en dehors des stades d’une part et dans les résidences des délégations d’autre part. Il semble aujourd’hui superfétatoire de rentrer dans les détails de la mise en place de toutes les mesures stratégiques qui auraient permis de réduire les risques ainsi que les éventuels cas d’accidents qui pouvaient survenir dans un stade de football. D’ailleurs, le Ministre, Président du COCAN Local, avait suffisamment déroulé ce chapelet de mesures lors de l’une de ses sorties médiatiques. La pelouse du stade de JAPOMA ne devait pas, à proprement parler, constituer un point noir de cette compétition. Son état n’était pas si déplorable et ne constituait pas un blocage au déroulement de la compétition.
Cependant, il faut révéler qu’un sérieux point noir a entaché le tissu de la communication du COCAN local. Une communication jugée par une certaine opinion de  timide, inactive et par une autre de « passive » et de peu « réactive». Un travail énorme aurait dû être fait au sein de ce comité s’il s’était pourvu de professionnels compétents. Globalement, les observateurs avertis, plus objectifs et moins passionnés, reconnaissaient qu’aucun évènement de cette envergure ne peut se dérouler sans anicroches. Cependant, la CAN Total Energies qui s’est tenue au Cameroun a été une réussite. Le satisfecit est donc global et l’avenir semble plus radieux. L’Afrique, chaque jour qui passe, donne la preuve qu’elle est capable de grandes réalisations. Avec la CAN telle qu’organisée aujourd’hui, elle atteste et donne la preuve que l’Afrique vainqueur est au centre des grands enjeux du monde… C’est l’Afrique qui convainc… C’est l’Afrique qui gagne■

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