Patte d’Eléphant !

Ce n’est pas tous les jours, qu’une Coupe d’Afrique des Nations, réunit douze des quinze vainqueurs de la compétition dans la même édition. Le décor de grandeur était lui-même déjà planté, par le scénario des qualifications. Cette CAN était donc destinée à être grandiose.

D’abord par la nature des invités à cette compétition, ensuite par l’ingéniosité du déploiement logistique à travers les infrastructures et les ressources mobilisées. Quatre nouveaux stades et deux réhabilités, le ton était donné sur l’ambition et la vision. Il fallait laisser des traces comme une patte d’éléphant, qui ne peut passer inaperçue sur une piste ou dans un chant. L’éléphant laisse toujours sa marque, pour rappeler qu’il est passé par là ! C’est un signe de puissance et un indice de démonstration de force. Mais c’est surtout une obligation de déblayer le chemin, l’agrandir, pour donner plus de lumière.

On attendait donc avec impatience, la « Patte » de l’Eléphant d’Afrique pour agrandir davantage, les pistes de l’organisation des compétitions de football en Afrique aux standards internationaux. Dans cette attente, il y avait aussi des snipers embusqués. C’est pourquoi l’incident de « l’inondation »du Stade Alassane Ouattara d’Ebimpé, le 12 septembre 2023 à l’occasion du match amical contre le Mali, a été amplifié, grossi, pour faire peur aux esprits faibles, pour jeter l’opprobre sur une préparation pourtant en rodage.

Même les plus optimistes sont tombés dans le panneau de l’inquiétude, face à cet emballement médiatique qui voulait faire de l’Eléphant, l’animal destructeur qui ravage tout sur son passage. Mais à bien y regarder, la « pluie messianique » du 12 septembre, était venue donner aux acteurs de l’organisation de cette compétition, les dernières clés, pour les derniers réglages. Du pain béni en somme ! L’organisation, était dos au mur d’un pressing haut de l’adversité. Il fallait récupérer le ballon pour une remontada. Et c’est là que le vrai match a été lancé. La cérémonie d’ouverture au stade sous les feux des critiques transposées même en chanson il y a quelques mois, venait clore un débat de réglages, présenté comme un problème de défaillance. Un stade majestueux avec des couleurs qui nous renvoyaient un nouveau ciel d’expertise, nous donnait les indications claires d’une organisation totalement maîtrisée.

C’est la patte d’Eléphant ! Au-dessus de toute cette impressionnante logistique, les autorités de Côte d’Ivoire on fait introduire dans le processus d’organisation, un concept immatériel, qui est la symbolique originelle de la CAN. C’est le concept de « L’hospitalite ». C’est ce que les savants littéraires appelaient « Frontispice », comme le grand titre de l’ouvrage que les maitres d’œuvre s’apprêtaient à présenter au public. En fait, la CAN était devenue trop footballistique, une affaire des pelouses vertes et non une occasion de brassage. La Côte d’Ivoire est allée ressusciter l’idée des pères fondateurs, qui avaient pour ambition d’expérimenter le panafriCANisme, à travers une compétition footballistique, pour créer davantage de liens et de liant entre les peuples africains. C’est pourquoi les premières éditions de cette compétition, ont bénéficié des soutiens indéfectibles de Nasser ou Nkrumah, les visages forts du panafriCANisme.

Le Président Ouattara a ressuscité cette idée majestueuse du brassage des populations, qui se faisait sur les autres éditions, au gré des rencontres fortuites, hasardeuses et presque aléatoires. Mais là, Voir les populations ivoiriennes accueillir avec joie les délégations des joueurs et encadreurs aux rythmes de l’intégration africaine, était le tableau le plus reluisant de cette compétition. Des aéroports aux hôtels, en passant par les stades et les maquis, on a vu que les vrais matches de la CAN sont loin des pelouses. C’est d’ailleurs pourquoi les incidents de gestion de tickets d’entrée aux stades, ne trouvaient pas un écho ultra dramatique pour les populations qui se regroupaient dans les fanzones, toutes nationalités confondues, aux rythmes du Zouglou, Coupé-décalé et autres variétés, pour célébrer la réussite d’une organisation…LE TRIOMPHE d’une vision !■
Bonne lecture !



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