La révolution sud-africaine

Le 23 juillet 2022, un nouveau pays figure dans le palmarès de la CAN féminine de football aux côtés du Nigeria, neuf fois vainqueur et de la Guinée Equatoriale, double vainqueur. Il s’agit de l’Afrique du Sud. Sur un nuage depuis le lancement le 2 juillet dernier, la sélection nationale sud-africaine a surclassé en finale le Maroc, pays organisateur, sur le score de deux buts à un, au Complexe sportif Prince Moulay Abdellah surchauffé par 46 000 spectateurs.
Une 12eme édition inédite de par son podium. Deux finalistes novices à ce stade de la compétition tout comme la dernière équipe sur le podium. La Zambie, tombeuse du Nigeria, brusquement descendu de son piédestal. La première CAN à 12 équipes aura marqué les esprits de par sa ferveur mais également de par la réévaluation de l’échelle des valeurs sur le continent.


En Afrique, la dynamique du football féminin est résolument en marche.

L’image est frappante et très symbolique : des Banyana Banyana toutes heureuses, se trémoussant sur la pelouse du stade du Complexe sportif prince Moulay Abdellah de Rabat, au rythme des sonorités venues tout droit du pays de Nelson Mandela, distillées par les haut-parleurs de l’enceinte. Les joueuses entraînées par Desiree Ellis se déhanchent sur le « Skeleton Move » du célèbre dj sud-africain Master Kg ou encore sur « Selema » de Musa Keys en duo avec Loui. Une séquence ayant précédé la remise du trophée à la capitaine Jane Refiloe. A ses côtés, Janine Van Wyk, l’ancienne capitaine de la sélection sud-africaine présente dans le groupe pour sa huitième CAN à l’âge de 35 ans. Ensemble, elles vont soulever le butin remporté de haute lutte quelques instants auparavant.
En effet, devant plus de 46 000 spectateurs majoritairement acquis au Maroc, pays organisateur, l’Afrique du Sud a remporté sa première CAN féminine de Football. Dominatrices en première période, les Banyana Banyana vont faire preuve de patience pour venir à bout des Lionnes de l’Atlas poussées par leur public. Un soutien venu des gradins qui n’enlève pas les séquelles de la ½ finale remportée aux tirs aux buts face au Nigeria. C’est fort logiquement que le duo Germaine Seoposenwe, à la passe et Hildah Magaia, à la conclusion va trouver la solution aux 63e et 71e minutes. Deux douches froides pour le public marocain qui va exulter tout de même sur la réduction du score de Rosella Ayane à la 80e minute. Pour parvenir en finale, on retient du parcours sud-africain sa constance, la qualité de son jeu mais aussi de son effectif. Sur toutes les lignes, dans tous les secteurs de jeu, l’Afrique du Sud a été un, voire plusieurs crans au-dessus de ses adversaires. Démonstration est faite d’entrée face au Nigeria lors de la première journée dans le groupe C. Les Super Falcons sont terrassées (2-1) par le football explosif des Banyana Banyana. Un jeu qui produit à nouveau des étincelles face au Burundi et au Botswana. Avant les matchs à élimination directe, l’Afrique du Sud perd son atout premier offensif, Thembi Kgatlana, sur blessure. Sans sa vitesse et son jeu dans la profondeur, les Sud-africaines font dans le service minimum offensif. Moins prolifique en termes d’efficacité, un but suffit tout de même à leur bonheur. Un but et parfois une décision polémique de l’arbitre en ½ finale face à une teigneuse équipe de Zambie. Le salut est venue d’un pénalty converti par Linda Motlhalo dans les arrêts de jeu. Des détails à eux seuls qui traduisent le parcours des nouvelles championnes d’Afrique■

 

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